Article de presse : KNDS et MBDA fourniront des systèmes de défense aérienne et de lutte anti-drones aux armées françaises

31/01/2025

KNDS et MBDA fourniront des systèmes de défense aérienne et de lutte anti-drones aux armées françaises pour 600 millions d’euros

Après avoir renouvelé son système d’interception contre les missiles hypersoniques et balistiques, la France muscle son dispositif contre les menaces aériennes de courtes et moyennes portées. Les commandes qui vont bénéficier aux trois armées s’élèvent à environ 600 millions d’euros.

C’est une retombée directe de la guerre en Ukraine : dans le cadre d’un conflit de haute intensité, les pays doivent muscler leur défense anti-aérienne de courte et moyenne portée. La France annonce donc ce 28 janvier des commandes massives de dispositifs pour neutraliser les attaques de drones et les menaces venues du ciel pour les trois armées françaises.

Le ministère des Armées a annoncé ce 28 janvier avoir passé commandes en fin d’année 2024 de tels systèmes essentiellement auprès des filiales françaises de MBDA et de KNDS, la société née de la fusion entre Nexter et l’allemand KMW. Selon la DGA, le montant des commandes s’élève à environ 600 millions d’euros, une enveloppe prévue dans la loi de programmation militaire 2024-2030.

Ces investissements dans la défense sol-air de proximité complètent ceux précédemment réalisés pour contrer les menaces dites de haut du spectre, soit contre les missiles hypervéloces et balistiques.

La première commande, passée auprès de MBDA France, porte sur huit lanceurs VL MICA ainsi que des munitions au profit de l’armée de l’Air et de l’Espace. Les premiers dispositifs de ce genre avaient été commandés en urgence au premier semestre 2024 pour contribuer à la sécurisation des Jeux olympiques de Paris.

Une cinquantaine de blindés légers commandés

La deuxième commande, notifiée à KNDS France, porte sur le développement et la production de deux nouvelles variantes du véhicule blindé léger Serval au profit de l’armée de Terre. Dans la première version, le blindé sera capable de tirer des missiles Mistral depuis une tourelle fournie par MBDA. Le Mistral est un missile de défense sol-air de courte portée conçu pour neutraliser différents types de cibles (chasseurs, avions de transport, hélicoptères, drones, missiles de croisière, munitions rodeuses…). Dans la deuxième configuration, le Serval sera équipé d’un canon de 30 mm et de détecteurs afin de neutraliser des drones. Ces véhicules seront commandés respectivement à 30 et 24 exemplaires.

«Ces versions sont adaptées aux conditions d’engagement dans des conflits de haute intensité. Elles contribuent à la mise en place par l’armée de Terre d’une bulle antiaérienne d’accompagnement, en protection des forces terrestres déployées en opération», précise le communiqué du ministère des Armées.

Les usines de la région Centre en première ligne

La Marine nationale n’est pas oubliée. Grâce à une troisième commande, les capacités d’auto-défense des patrouilleurs hauturiers et des ravitailleurs seront renforcées. Ils seront équipés de systèmes «Simbad RC» permettant la mise en œuvre de missiles Mistral. En avril 2024, au large de l’île du Levant, une frégate de la Marine nationale avait conduit avec succès un tir de deux missiles pour éliminer deux menaces simulées simultanément, celle d’un missile et celle d’une drone aérien suicide.

Les marins disposeront également de nouvelles munitions de 40 mm. Leur développement a été confié à KNDS grâce à une quatrième commande de la DGA

Ces commandes vont apporter de la charge industrielle à plusieurs usines dans l’Hexagone. Du côté de KNDS France, le site de Roanne (Loir-et-Cher) qui produit le Serval et le site La Chapelle Saint-Ursin (Cher) les munitions de 40 mm sont en première ligne. Du côté de MBDA, c’est l’ensemble de ses sites de la région Centre qui seront mobilisés et principalement les usines de Selles-Saint-Denis (Loir-et-Cher) pour l’intégration des missiles Mistral et celle de Bourges-Subdray (Cher) pour l’intégration des systèmes de lancement ainsi que le site de Venette (Oise) qui produit l'électronique des missiles français.

Source : article



Pour renforcer les capacités de défense de la Marine nationale, le ministère des armées va commander plusieurs systèmes de lancement des missiles Mistral adaptés à ses navires ravitailleurs et patrouilleurs.